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La gendarmerie d'Espagne de 1808 à 1814

                                                                                                                                     

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Charge de la gendarmerie en Espagne,

combat de Villodrigo du 23 octobre 1812 - par E. Bucquoy

 

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Un gendarme d'Espagne, le sous-lieutenant Foulon

        Antoine Foulon est né à Paimpont, le 12 septembre 1770 fils de Pierre Foulon et de Jeanne Masse.

        Le 1er août 1791 : 48ème régiment d’infanterie de ligne : soldat. Le 11 juin 1794, il est à la 62ème demi-brigade d’infanterie de ligne, comme canonnier. Le 25 mars 1796 : 1er bataillon de Seine inférieure : canonnier. Le 25 août 1799, il est à la 3ème compagnie d’artillerie, comme  fourrier.

        Il passe à la gendarmerie nationale, le 3 juillet 1800, 5ème division, compagnie du Maine-et-Loire, comme brigadier. Le 1er janvier 1810 : 5ème légion, compagnie du Maine-et-Loire, comme  maréchal des logis. 

        La campagne d’Espagne. Le 21 janvier 1810, 4ème légion de gendarmerie de l’armée d’Espagne, comme maréchal des logis. Les 5 et 6 mai 1810 : combats de Durango. Il se met à la poursuite, à pied, d’une bande de bandits avec quelques gendarmes. Serrée de près, elle se disperse mais il parvient à s’emparer, durant la nuit, de 5 d’entre eux, armés jusqu’aux dents. Conduits à Mondragon, ils sont fusillés et leur corps est pendu au bord de la route. Le 14 juillet 1810 : il part à la poursuite de la bande de Barbara, forte de 150 hommes. Foulon la poursuit avec 100 gendarmes, car il commande la gendarmerie à pied du 1er escadron, les deux sous-lieutenants étant en congé de convalescence. Il les poursuit de place en place ( Elorrio le 15 juillet, Zalla le 16 juillet ).  Le 17 juillet 1810 : Il les combat à Gordojuela où il les surprend et les met en fuite. Il les poursuit jusqu’à Valmaseda, puis jusqu’à Mercadillo où ils font jonction avec la bande de Ortis. Pourtant, ils s’enfuient par le val de Mena, abandonnant 4 chevaux et les bagages de la bande de Barbara. En Août 1810 : Foulon, déjà proposé au grade de sous-lieutenant par le général Buquet, part à la recherche de 14 hommes de la bande d’Ybarra, munis de cartes de sûreté. Il en arrête 7. Quelques jours plus tard, il s’empare d’un prêtre chef de bande et de 5 de ses hommes. Le 27 août 1810 : il capture lui même le chef de bande Amoroso alors que celui-ci rançonnait des mûletiers. Ils sera fusillé le lendemain matin, après avoir fait connaître l’endroit où étaient cachés les vases sacrés dérobés à l’église de Ceberio. Foulon était aussi fin que brave : marchant en avant de sa colonne pendant la nuit, il se vit accosté par un paysan qui le prit pour un chef de guérilla. L’entretenant dans cette idée en lui parlant espagnol, il obtint d’utiles renseignements qu’il mit aussitôt à profit. Du 4 au 25 septembre 1810 : il repart à la poursuite de la bande de Barbara, commandée par son adjoint Roco. Il les surprend à l’hermitage de San-Juan, au dessus de Céanuri, après de pénibles marches dans les montagnes. Ils prennent la fuite abandonnant 11 chevaux et 15 fusils. Foulon les poursuit et 4 d’entre eux sont capturés dont deux déserteurs italiens qui sont fusillés. Après 3 semaines de poursuite, il dut ramener ses hommes à Bilbao, leurs souliers n’ayant plus de semelles. Le 4 octobre 1810 : Il part à la recherche de Roco et du Pastor, qui devaient se trouver à Deva. Informés, ceux-ci changent leurs plans mais les gendarmes parviennent quand même à capturer un blessé et un des lieutenant du Pastor. Foulon, à coup de marches forcées de jour comme de nuit, les rattrape à la Puebla-de-Aulestia et les attaque. Ils prennent la fuite en abandonnant 5 tués, de nombreux blessés et 3 chevaux. Un déserteur français est fusillé et son corps pendu, avec un écriteau indiquant son infamie. Le 10 décembre 1810 : Foulon , à la tête d’un détachement, encercle de nuit les demeures de partisans dans le village de Mercadillo et surprend un officier de la guérilla armé qu’un gendarme parvient à neutraliser. Il refuse de parler lors de son interrogatoire et est passé par les armes, son corps pendu à un arbre. Le 11 au 16 janvier 1811 : 2ème combats de Gordojuela . A la tête de 45 gendarmes, il attaque 150 espagnols des guérillas de Ortis et Pinto et les chasse de leurs positions. Il les rattrape à nouveau le 16 et les bouscule à nouveau. Fin janvier 1811 : Le village d’Orozco est rançonné par 18 brigands. Il les surprend avec sa colonne et les disperse, en tuant plusieurs. Le 30 janvier 1811 : Il surprend une guérilla dans les environs de Mercadillo et les met en fuite. Ils abandonnent 3 tués, dont peut-être leur chef, et 6 chevaux.. Le 18 février 1811 : Avec 80 gendarmes, il parcourt la campagne pour empêcher la guérilla de recruter les paysans qui font déjà défaut pour les moissons. Ayant été assuré que les jeunes gens se débanderaient au premier coups de feu, il partit à la poursuite des guérillas malgré son infériorité numérique. Arrivé à Caranza, il se trouve face aux 800 hommes des bandes de Renovalès et de Trapaga, fortement retranchées. Il engagea le combat et après 5 heures de fusillade, il dût renoncer à l’offensive, les espagnols tentant de le déborder pour lui couper la retraite. Arrêtant avec succès ces mouvements, il se replia sur Valmaseda. Le 17 avril 1811 : Il part à la tête de 39 gendarmes à la poursuite du chef Ugarte vers Valle-de-Oquendo. Le 19, il tombe sur les bandes d’Ugarte et de Mazartegui. A la tête des 23 gendarmes les plus proches, il les charge à la baïonnette et les met en fuite. Les espagnols abandonnant tués, blessés, bagages et munitions ainsi que 4 prisonniers dont 2 officiers. Le 20 juillet 1811 : 4ème légion de gendarmerie de l’armée d’Espagne : sous-lieutenant ( nommé au feu ). Le 26 septembre 1811 : lors des combats de la Valmaseda contre la bande de Campillo, avec 100 gendarmes, il s’est emparé avec  d’un plateau tenu par 300 guerilleros puis, avec l’aide de l’infanterie de ligne, de la ville de Valmaseda défendue par 600 espagnols. Le 5 décembre 1811 : 2ème combats de Gordojuela (après un corps à corps furieux, il tue d’un coup de sabre un déserteur allemand de haute taille, revêtu de son uniforme). Le 12 décembre 1811 : Après une marche de nuit, il surprend le chef de bande Ansotegui à Muntividar et l’oblige à fuir en abandonnant 6 tués, des armes et des chevaux. Le 24 décembre 1811 : Foulon est à la tête de la colonne qui traque le chef Campillo. Alors qu’il reconnaît le pont du village de Somorostro, il est aperçu par les sentinelles. Il charge à la tête de ses 100 gendarmes et bouscule les 400 espagnols retranchés dans le village. Ils fuient par le parc du château, poursuivis pendant 2 lieues par les gendarmes et les fantassins français. Ils laissent sur le terrain 30 tués dont 2 officiers, 80 blessés, 3 prisonniers, 12 chevaux. Un déserteur du 8ème escadron enrôlé par Campillo est fusillé sur le champ comme traître à la patrie. Le 13 janvier 1812 : Alors qu’il parcourt le pays pour empêcher les enrôlements, il se rend à Céanuri pour tenter de surprendre les guérillas de Muguartéguy et du curé Ellorguy. Il poursuit et capture lui-même un sous-lieutenant porteur d’un passeport du général Mendizabal tandis que ses 4 cavaliers sont abattus par les gendarmes. Le 20 février 1812 : A Orozco, alors qu’il recherche les bandes de Pinto et Muguarteguy avec 117 gendarmes, il attaque et repousse 600 ennemis en marche pour le surprendre puis profitant du fait qu’il fuyait en abandonnant leur tués sur le terrain, à la tête de 7 gendarmes à cheval, il a chargé 80 cavaliers espagnols qui couvraient la retraite.

        En mars 1812 : Chevalier de la légion d’honneur pour faits de guerre exceptionnels . La demande du général Buquet était accompagnée de ces simples mots : " Foulon est la terreur des bandes ".

        Le 14 avril 1812 : l’adjudant-commandant Froment désirant attaquer les bandes de Muguarteguy, Pinto et Pastor réunies à Orduña, il fut obligé de passer à l’attaque avec les seules troupes du sous-lieutenant Foulon car l’ennemi l’avait décelé avant l’arrivée de ses deux dernières colonnes. Les quelques brigands sortis furent culbutés, la porte de la ville enfoncée. Les espagnols l’ayant reconnu, ils fuirent en grand désordre par la porte opposée et furent poursuivis jusqu’à Peña-de-Orduña. Le 12 août 1812 : Dans la nuit du 12 au 13, sur le mont Abril, proche de Bilbao, il attaque avec les gendarmes à pied du 1er escadron la Maison Blanche. Il s’y maintient jusqu'à 6 heures du soir, puis se porte en avant et s’empare du Pont-Neuf qui mène à la ville. Le 30 novembre 1812 : Lors de l’attaque de Durango par le général Mendizabal, il convainc le colonel Bord d’opérer une sortie à l’arrivée des renforts du général Rouget et, bien qu’affaibli par la maladie, enlève une forte position ennemie. Le 22 mars 1813 : Pendant la reconnaissance de Castro par le général Clausel, il prend poste avec 35 gendarmes à pied dans une maison à 60 mètres des murs. L’artillerie et le feu des 3 bricks embossés près de la côte ne purent l’en déloger. Rappelé par ses supérieurs, il charge à la baïonnette 100 espagnols qui tentent une sortie pour l’empêcher de se retirer et les repousse dans Castro.

        Le 10 avril 1813 : Il meurt au champ d’honneur lors des combats de Bilbao (province de Biscaye) où 1 200 français défendent la ville contre les 5 000 espagnols du général Mendizabal. Le 1er escadron défendait avec 4 compagnies du 31ème régiment d’infanterie légère le village de Begoña et le plateau de Mellona. L’ennemi, contenu depuis 10 heures du matin, dut faire retraite vers 17 heures. Le sous-lieutenant Foulon, qui voulait contre-attaquer la troupe des fuyards, tomba à l’ennemi en les pourchassant.

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Lanciers gendarme vers 1810.

Les citations concernant le sous-lieutenant Antoine Foulon

Le plus cité à l’ordre de l’armée (7 fois)

Le plus cité au livre d’or de la gendarmerie (7 fois)

En octobre 1810 : Citation au livre d’or de la gendarmerie (combats de Durango, combats de Gordojuela et de Valmaseda, capture du chef Amoroso & poursuite de la bande de Barbara).

En janvier 1811 : citation à l’ordre de l’armée d’Espagne (2ème combats de Gordojuela).

En février 1811 : Citation au livre d’or de la gendarmerie (combats d’Orozco, combats de Mercadillo & combats de Caranza).

En septembre 1811 : Citation au livre d’or de la gendarmerie (combats de Valmaseda).

En décembre 1811 : Citation à l’ordre de l’armée d’Espagne (combats de Muntividar).

En décembre 1811 : Citation au livre d’or de la gendarmerie (combats de Gordojuela).

Le 18 janvier 1812 : Citation à l’ordre de l’armée d’Espagne (combats de Somorostro).

Le février 1812 : Citation au livre d’or de la gendarmerie (combats d’Orozco).

Le 15 avril 1812 : Citation à l’ordre de l’armée d’Espagne (2ème combats d’Orduña).

D'avril à août 1812 : opérations en Biscaye.

Le 10 août 1812 : Citation à l’ordre de l’armée d’Espagne (opérations en Biscaye).

Le 5 décembre 1812 : Citation à l’ordre de l’armée d’Espagne (2ème combats de Durango).

En mars 1813 : Citation au livre d’or de la gendarmerie (combats de Castro).

En avril 1813 : Citation à l ‘ordre de l’armée d’Espagne  (combats de Bilbao).

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Gendarme d'Espagne

Salas (Espagne) combat héroïque de la gendarmerie

Le 22 janvier 1812, le chef d'escadron d'Halmont, chef du 12e escadron de gendarmerie et commandant la ville de Barbastro, province de Huesca, est avisé qu'un troupeau de cent vingt boeufs, devant ravitailler des troupes française, était en marche par la route de Naval. Cet officier supérieur croit de son devoir d’envoyer un détachement au-devant de ce convoi afin de le protéger contre une attaque éventuelle. C’est ainsi qu’il fait partir le sous-lieutenant Pelletier à la tête de cinquante-quatre gendarmes.

Ce détachement du 12e escadron se compose de trente-neuf gendarmes à pied, d’un tambour et de treize gendarmes chevau-légers lanciers ; ces derniers sont commandés par le brigadier Seubert. Après une progression sans incident depuis Naval, le détachement français en vue de Salas, sur le Narcea et remarque deux cents cavaliers espagnols aux ordres du chef Malcarado qui veulent lui barrer le chemin.

Aussitôt, les quatorze lanciers s’élancent contre les guérilleros tandis que les gendarmes à pied vident leur arme avant de repousser à la baïonnette. À l’issue d’une lutte acharnée de plusieurs minutes, les gendarmes, qui vont avoir enfin le dessus, sont sur le point de se dégager. Mais, comble de malheur, une nouvelle guérilla de trois cent fantassins commandé par les chefs Zarasa et Cantarero dévale à toute jambes les pentes de la Sierra de Salinas et attaque les gendarmes sur le flanc droit et leurs arrières. À ce moment, 55 gendarmes résistent à 500 espagnols.

Pour les braves gendarmes, il fallait ou se rendre ou mourir ! Malgré le grave péril qui le menace, le sous-lieutenant Pelletier ne s’avoue pas encore vaincu alors que ses hommes, encerclés et submergés de toute part, tombent les uns après les autres. Les munitions sont épuisées, les gendarmes tentent alors un suprême effort : ils veulent se frayer à tout prix un passage à la baïonnette, pour briser le cercle de fer et de feu. Les derniers survivants succombent alors. Dans cette percée désespérée, seul le brigadier Seubert et le gendarme à cheval Menderfeld parviennent à s’échapper.

Le combat en rase campagne de Salas, à un contre neuf est terminé, 42 gendarmes ont trouvés la mort, 10 sont grièvement blessés sont fait prisonnier, 15 sont mort ou capturés. Et le convoi de 120 bœufs est perdu. Le sous-lieutenant Pelletier a reçu une balle dans le col et sur la tête un coup de sabre très dangereux, est ramassé sur le champ de bataille par les espagnols. Le nombre exact d’espagnols tués n’est pas connu de façon certaine, néanmoins, on peut dire que les guérilléros ont eu au moins une centaine d’hommes hors de combat.

Gendarmes tué au combat de Salas.

Lanciers gendarmes :

Bouthemy Nicolas Despas Armand, Joseph Scaquin Gilles, Joseph
Burgard Stéphanie, Etienne Faga Nicolas Violet Jean-Baptiste
Cardinal Honoré Gouache Joseph  
David Joseph, André Guelissen Jean  

Gendarmes à pied:

Agne Jean-Louis Delannoy Augustin Marquet Jean
Bareilla Dominique Dubuq Hilaire Mulazzy Jean
Bernard Pierre, Joseph Duhamel Jean Denis Quievreux François
Biennassy Pierre, (tambour) Giesenkirchen Pierre Ragouy François
Blonderon Jacques Grenier Martin, Joseph Renoult Maurin
Boulanger Albert Guichard Anatole Sach Antoine
Catoire Modeste Hercquet Louis Selosse Joachim
Cazaux Emmanuel Hompesch Hubert Tavernier Pierre, Marie
Condomina Jean Klein Michel Triere Pierre
Couvillon Marcel Korstein Henri Villemont Mathieu
Dasselborne Aubert Lamarre Jean-Marie  

Gendarmes blessés et fait prisonniers de guerre :

Autin Pierre, Louis            (échangé le 1er avril 1812) Lefebvre Jean-Baptiste      (rayé des contrôles le 30 juin 1812)
Boyer Jean-Baptiste         (rayé des contrôles le 30 juin 1812) Matuxheck Jean-Baptiste  (échangé le 1er avril 1812)
Dartois Nicolas                (rayé des contrôles le 30 juin 1812) Pelletier Edmé Toussaint, (sous-lieutenant, né le 13 septembre 1776 à Véron, et décédé sous-lieutenant, de la 24e légion de gendarmerie à l’hôpital de Bastia (Corse) le 21 juillet 1815. Il restera prisonnier des espagnols durant plus de deux longue années.
Fendrin Nicolas               (rayé des contrôles le 30 juin 1812) Sauvez Etienne            (rayé des contrôles le 30 juin 1812)
Gorret Jean-François       (rayé des contrôles le 30 juin 1812) Scharway Jean            (rayé des contrôles le 30 juin 1812)
Huriel Antoine, Magloire (rayé des contrôles le 30 juin 1812)  

Gendarmes rescapés :

Seubert André (brigadier, nommé maréchal des logis le 1er avril, mort en Espagne le 3 mai 1812) Menderfeld Michel    (tué au combat de Tierz en Espagne, le 15 juillet 1812)

Les gendarmes de Monzon (Espagne)

(Septembre 1813-février 1814)

Le 28 septembre 1813, les espagnols attaquent par le seul accès non visible du "Castillo" (place forte de Monzon). Le capitaine Boutan avait anticipé cette manoeuvre et le lieutenant Couvez, à la tête de quelques dizaines de gendarmes, les attend au débouché, dans un petit fort en avant de la fortification. Soumis aux assauts incessants des Espagnols, les gendarmes tiennent douze jours dans ce fort mais le 10 octobre le détachement, qui a perdu un gendarme est contraint de se replier à l’intérieur de la forteresse.

Devant une telle résistance, Mina décide de faire donner l’artillerie et fait installer dès le 10 octobre une batterie composée d’un canon de 6 pouces et d’un canon de 12, apte à faire des brèches dans les fortifications. Chez les français, le caporal artilleur Hivert et les canonniers dont il dispose installent leur batterie, soit deux pièces de 8 pouces et un obusier de 6. Il faut pour servir ces pièces une quinzaine d’hommes, les canonniers ne sont que quatre. Pendant toute la journée du 10, Hivert fait l’instruction aux gendarmes qu’il transforme en artilleurs et quand, le 11 octobre au matin, les premiers boulets et obus tombent sur la garnison, la contrebatterie est immédiate.

Le 12 octobre 1813, les guérilleros arborant un drapeau blanc, s’avancent vers le fort et demandent à parlementer. Ils proposent à la garnison de se rendre. Le capitaine Boutan refuse catégoriquement. Mina comprend que ses canons ne viendront pas à bout des murailles de la forteresse. Tout en installant une nouvelle batterie, il fait commencer un long travail de sape pour investir la garnison. Mais il ignore qu’il a en face de lui un expert en ce domaine, un sapeur qui va se révéler extraordinaire et surprenant d’intelligence, d’audace et d’efficacité. Le arde du génie Saint-Jacques. Celui-ci a participé au siège de Saragosse et s’est déjà battu dans les boyaux à coups de pelle et de pioche.

Pour contrecarrer la mine que les espagnols entament dès le 13 octobre, il faut à Saint-Jacques du matériel et des hommes. L’inventaire est maigre : 4 pelles, 3 haches, 3 pioches, pas de chandelles, pas de paniers et surtout pas de forge. En trois jours, le garde Saint-Jacques monte un détachement de sapeurs mineurs. Il choisit douze gendarmes solides, (les seuls qui ne seront jamais rationnés en eau et en vivre pendants tout le siège) qui vont creuser, saper, miner pendant trois mois. Il fait réaliser une forge de fortune avec une peau de bouc comme soufflet, une bombe comme enclume et des madriers brûlés comme charbon de bois. Il fait tuer l’un des bœufs pour récupérer la graisse, la viande sera bien sur consommée. Ce sont les femmes des gendarmes qui confectionnent les chandelles et vident des milliers de cartouches pour récupérer la poudre et préparer les charges.

Le 16 octobre 1813, tandis que du haut des remparts, les autres gendarmes, sous les ordres des lieutenants Provins et Couvez, tiennent les assaillants à bonne distance, le garde Saint-Jacques et sa petite troupe de gendarmes et de femmes, creusent à la rencontre de la mine espagnole, les gendarmes piochent, les femmes tiennent les chandelles sur des fusils et évacuent la terre dans les sacs qu’elles ont confectionnés, à défaut de paniers.

Le 28 octobre 1813, Saint-Jacques estime sa contre-mine bien en place au-dessous de la mine espagnole, il la bourre d’explosifs puis demande au capitaine Boutan de faire exécuter une sortie par les lieutenants Provins et Couvez et leurs gendarmes. À 11 heures du soir, les  gendarmes sortent du fort. Après un tir nourri, ils battent en retraite. Les espagnols, les poursuivent, alors qu’ils sont au-dessus de la mine, Saint-Jacques met le feu à la charge, la mine espagnole et ensevelissant aussi bien les soldats de surface que ceux de la mine.

            Le 26 novembre 1813, les guérilleros en sont à leur quatrième mine, ils y travaillent depuis 25 jours. Saint-Jacques, à l’écoute de leurs coups de pioche, décide de creuser un puits de contre-mine. Il faut 7 jours de travail aux gendarmes pour atteindre la mine espagnole. À 2 heures de l’après-midi, le 3 décembre, ils font irruption dans le souterrain adverse. Le combat est acharné dans des boyaux exigus et obscurs, à peine éclairés par quelques chandelles ; il dure 2 heures, 5 soldats espagnols sont tués.

            Le 16 décembre 1813, Saint-Jacques, ses gendarmes mineurs et les gendarmes de surface montent une opération particulièrement audacieuse. Appuyés à partir des remparts, par la garnison, le groupe de mineurs renforcé par d’autres gendarmes bien armés, munis d’obus et de grenades à main, sort du fort, pénètre en force dans une mine espagnole qui communique avec les autres, attaquent les occupants du point de jonction de trois galeries s’en rendent maître après quatre heures de combat puis, effondre les mines ensevelissant tous les soldats espagnols qui s’y trouvent.

            Fin janvier 1814, si le moral de la garnison reste élevé, le niveau des vivres commence à baisser. Dès le 22 octobre 1813, on avait abattu les chevaux des officiers pour économiser l’eau, puis réduit les rations alimentaires. Pour rendre l’eau de récupération potable on y ajoutait du vinaigre puis du sucre pour l’adoucir.

            Le 2 février 1814, sous les ordres de Saint-Jacques, 4 gendarmes et 2 canonniers, après avoir percé une muraille du fort, débouchée dans un fossé, franchissent la contre-escarpe à l’aide d’une petite échelle, s’approchent sans se faire remarquer d’un groupe de mineurs et de 25 grenadiers espagnols couchés au soleil, lancent leurs grenades et leurs obus puis se précipitent à la baïonnettes les tuant ou les blessant presque tous. C’est sur les remparts que furent tués la plupart des 12 gendarmes morts au combat à Monzon. C’est là aussi que l’on compte le plus grand nombre de blessés par balle. Ce fut le cas notamment pour les deux lieutenants Provins et Couvez. Le chirurgien-major leur fut d’un grand secours.

            Le 14 février 1814, la petite garnison de Monzon qui avait perdu 13 hommes, dont 12 gendarmes, au cours des combats, sortait de la forteresse avec armes, bagages et munitions, (comme la convention le prévoyait ils pouvait rejoindre les troupes françaises) après s’être défendu héroïquement pendant quatre mois et demi contre plus de 3 000  assiégeants. Les espagnols avaient perdu 460 hommes tués ou blessés, au cours de ce siège.

            Arrivés à Lerida, la troupe du capitaine Boutan, fut entourée par 5 000 espagnols, violant les clauses de la capitulation, ils s’emparaient des 86 glorieux combattants de Monzon. La garnison de Monzon fut conduite prisonniers de guerre vers Tarragosse, tandis que les femmes étaient renvoyées en France.

            Le 15 mai 1814, le nouveau gouvernement français, obtenait la libération des prisonniers de la garnison de Monzon. Arriver à Oloron-Sainte-Marie, ils reçurent un accueil triomphal de la population, mise au courant de leur courageuse résistance.

            Ainsi se termine l’une des actions les plus héroïque de l’histoire de la gendarmerie durant le premier empire.

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